Retour sur The International 2017 : les dix derniers

Par darwyn, le 19.08.2017

Dix-huit équipes sur la ligne de départ, de moins en moins nombreuses au fur et à mesure de l'avancée de la compétition : The International est un tournoi rude, dans lequel on est plus souvent déçu que vainqueur. Nous revenons brièvement dans cet article sur les équipes qui ont été éliminées rapidement, soit à l'issue des phases de groupe, soit durant les deux premiers tours du Main Event.

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Les premiers éliminés

Reformée par strates depuis le début de l'année 2017, Fnatic n'avait fait aucun résultat notable avant les qualifications pour TI7. Cependant sa composition laissait envisager de belles possibilités, avec des joueurs connus (quatre d'entre eux avaient atteint le top 6 à TI6 !). Lors des qualifications, Fnatic avait tenu ses promesses. La déception n'a été que plus grande une fois The International arrivé : l'équipe SEA a fini largement en queue du groupe A (qui s'est en prime révélé le plus faible a posteriori) en ne réussissant qu'à faire deux matchs nuls... Fnatic a globalement été une serpillière, encaissant des défaites généralement très courtes, et n'a jamais su exister. Elle est sortie par la petite porte, finissant loin derrière Infamous souvent perçue comme inférieure.

HellRaisers s'était qualifiée sous le nom de Planet Dog pour la scène européenne, motif d'étonnement pour beaucoup. En effet, les joueurs qui la composaient n'étaient guère considérés comme des concurrents sérieux, surtout face à des noms nettement plus célèbres. HellRaisers pouvait-elle créer la surprise lors de The International, suivant un destin de type Ad Finem ? Certains en doutaient et ils ont eu raison. Avec une seule manche gagnée dans le groupe B (contre l'avant-dernier, Execration), HellRaisers finit avec moins de points encore que Fnatic. Elle a cependant su opposer un peu plus de résistance en général, et elle a moins déçu, puisqu'il n'y avait guère d'attentes au départ.

 

Un top 16 divers

Execration était assez attendue parmi les fans de la zone SEA, qui voulait savoir ce qu'elle avait dans le ventre. Les premiers jours ont montré un peu de tout : Execration a été capable de prendre une manche à des équipes comme OG ou Virtus Pro, mais sans parvenir à battre des équipes potentiellement plus faibles. L'ensemble, peu convaincant, a valu une avant-dernière place du groupe B. Execration a ensuite été proprement éjectée par Team Secret, nettement supérieure sur tous les plans. Quoiqu'il en soit, avoir participé au Main Event est déjà un petit succès.

La Team NP d'EternalEnvy n'a pas été ridicule tout au long de l'année et sa qualification à TI7 n'a pas surpris, surtout après le renforcement du printemps (FATA- et pieliedie). Avec une équipe Cloud 9 quasiment reformée, le retour au sein de la structure C9 allait de soi et il a été réalisé en juillet. La question, comme toujours, était de savoir si l'équipe pencherait du bon ou du mauvais côté. Après un démarrage très dur en groupe contre les plus forts concurrents, Cloud 9 n'a pas vraiment brillé. Face à Empire en Bo1, Clown 9 a sorti un Arc WArden sur EE, une expérimentation dont il aurait été plus avisé de se dispenser. Et C9 est partie à son tour sans avoir fait grand chose.

Infamous a également quitté la compétition le premier jour du Main Event, sans honte cependant : après tout, le pronostic général était qu'elle ne passerait même pas les groupes. Elle n'y a pourtant pas démérité, arrachant de-ci de-là des manches (deux même contre iG.V) pour finir à un score correct de 5-11, loin devant Fnatic. La question de savoir si elle pouvait créer la surprise en éliminant OG a rapidement reçu une réponse négative et brutale. Peu importe, puisqu'en jouant dans le KeyArena, Infamous avait déjà réussi son tournoi.

La dernière éliminée du premier tour était aussi la plus improbable : Invictus Gaming Vitality avait paru plutôt solide lors de la phase de groupe, seule capable de battre LGD 2 à 0. Il y avait certes eu des défaites inattendues, contre Infamous par exemple, mais elle ne paraissait pas risquer grand chose contre Digital Chaos. Très vite, pourtant, DC a pris l'ascendant dans le Bo1, étouffant totalement le Sven de Paparazi qui a assisté impuissant à la défaite. iG.Vitality n'était certes pas regardée avant le tournoi comme la meilleure équipe chinoise du lot, mais elle est la seule qui ait quitté la compétition hors du top 6 - le top 16 étant un résultat très en-deçà de ce que l'on pouvait attendre.

 

Les déceptions du top 12

Pour des raisons différentes, toutes les équipes aux places 9 à 12 partagent un point commun : elles ont fait nettement moins bien que ce qu'elles promettaient.

Au printemps et au début de l'été, Team Secret sortait du lot sur une scène européenne détachée de la Russie, hors de la présence de Team Liquid ou d'OG qui évoluaient uniquement sur la scène internationale. La qualification pour TI7 allait de soi et Secret n'a pas déçu. Dans le groupe A, l'équipe européenne s'est comportée honorablement, mais n'a pas forcément réussi à vaincre des adversaires inférieurs, lâchant de nombreux matchs nuls. Cela lui a valu le Lower Bracket. Elle s'est facilement débarrassée d'Execration et a bien démarré contre Team Liquid. Cependant elle s'est heurtée à une équipe qui avait la rage de vaincre et qui avait une cohésion bien supérieure, là où Secret manquait parfois d'unité. Le parcours n'a pas été dramatiquement mauvais - après tout, Secret a été éliminée par les futurs vainqueurs de TI7 - mais, pour la troisième année consécutive, l'équipe emmenée par Puppey échoue bien loin du podium. Seules les réussites incroyables de YapzOr dans ce TI7 sortent du lot. Ce n'est donc pas une surprise si Team Secret a été la première des équipes de TI7 à débuter le shuffle - en éjectant MP et KheZu.

Evil Geniuses, équipe invitée directement à TI7, a bien débuté son tournoi dans le groupe A, même si elle n'a pas été particulièrement impressionnante : en terminant à la troisième place, elle s'est assuré le Upper Bracket. Elle s'est retrouvée opposée à Newbee, une équipe qu'elle avait vaincu à de nombreuses reprises cette année. Cependant le match n'a pas tourné comme espéré et EG est descendue en Lower Bracket. La catastrophe est arrivée à ce moment-là : contre la Team Empire, théoriquement bien moins forte, l'effondrement mental a été total. L'équipe nord-américaine a volé en éclat : morts à répétition, supports inutiles, carrys incapables de porter leur équipe. Le top 12 est rude : depuis 2014, Evil Geniuses n'a enregistré qu'un revers plus violent, lors du Major de Manille en 2016. Il est plus que probable que de profonds changements interviennent chez EG, même si pour le moment il n'y a que des rumeurs.

Les Philippins de TnC Pro Team constituent une autre déception du tournoi. Elle apparaissait aux connaisseurs de la scène SEA comme une équipe capable de surprendre en bien et même d'aller très loin - après tout, en 2016, TnC avait fini dans le top 6. Dans le groupe A, les choses se sont déroulées sans heurts : TnC n'a pas fait d'étincelles, a concédé des matchs nuls mais en a arraché d'autres (à Liquid, par exemple), tout cela aboutissant à une place en Upper Bracket. La défaite 2 à 0 contre LFY l'a cependant privé de tout ressort : contre OG, au tour suivant, elle n'a pas eu la moindre chance. La dernière équipe SEA de la compétition a donc fini hors du top 8, loin des places flamboyantes de l'année précédente.

Digital Chaos, dernière équipe éliminée hors du top 8, a peut-être été la moins décevante de ce top 12... essentiellement parce qu'il y avait moins d'espoirs derrière elle. Ce mix possiblement bancal entre des joueurs nord-américains rejetés et des espoirs asiatiques expatriés s'était qualifié in extremis pour TI7 et s'est révélé assez faiblard au sein du groupe B (le match nul contre LFY ne doit pas faire illusion : l'équipe chinoise avait déjà assuré sa première place et a joué un Pudge fort peu convaincant...). Sa victoire contre iG.Vitality au premier tour du Lower Bracket a été la surprise de la première journée du Main Event. En revanche, au tour suivant, LGD ne lui a pas laissé la moindre chance (alors même que le Meepo d'Abed a été laissé). Un top 12 n'est finalement pas si mal...

 

Au total, les trois équipes SEA, les trois équipes nord-américaines et les deux qualifiés pour l'Europe se retrouvent dans ce bottom 10, tandis que l'on retrouve massivement les équipes chinoises dans les plus hautes places du classement.